Faits saillants de l’actualité :
1. Sinisha Milinov, leader d’un groupuscule d’extrême droite priant en hommage.
2. Deux militants condamnés à Lyon pour violences racistes en réunion.
3. Milinov condamné à 16 mois de prison pour des actions extrémistes.
4. Affaire d’altercation raciste dans un bar impliquant un couteau.
5. Milinov accusé de rôle prééminent dans l’organisation de l’altercation.
Deux militants d’extrême droite ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Lyon, mardi 6 février dans la soirée, à des peines de prison ferme avec mandat de dépôt, pour violences en réunion à caractère raciste, à la suite d’une agression qui s’est produite à l’aube du 1er février, dans le quartier des Terreaux.
Figure de l’ultradroite lyonnaise, Sinisha Milinov, 22 ans, a été condamné à seize mois d’emprisonnement dont dix mois avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve. L’ex-porte-parole du groupe extrémiste Les Remparts s’était illustré le 8 décembre 2022, lorsqu’il s’était vanté d’une marche aux slogans identitaires en marge de la traditionnelle procession catholique de la Fête des lumières. Il a fait appel de sa condamnation à 800 euros d’amende, prononcée en juin 2023, pour organisation et participation à une manifestation interdite.
Cette fois, le militant identitaire est pris dans une affaire qui va au-delà de la parade symbolique. Selon le récit des trois victimes, un groupe d’ultradroite constitué de quatre personnes a provoqué, le 1er février, une altercation dans un bar en proférant des insultes racistes. Après la fermeture de l’établissement, le groupe est resté dans le secteur. “J’ai eu l’impression qu’ils attendaient pour finir le travail”, a témoigné un blessé. Une seconde bagarre a éclaté, avec échanges de coups. Un jeune participant du groupe d’extrémistes a sorti un couteau et frappé à douze reprises, en blessant trois personnes. Grièvement blessé, la paupière coupée, un homme a subi vingt-cinq points de suture au visage.
En restant en retrait de la bagarre, avant d’asséner un seul coup de genoux à une victime, Milinov a pu donner l’impression qu’il calmait le jeu. Il affirme s’être senti menacé après avoir été reconnu et traité de “nazi”. Son avocate a plaidé la “légitime défense”, insistant sur “la fragilité” des témoignages qui ne décrivaient pas unanimement les présumés propos racistes. “Il a joué un rôle prééminent dans l’organisation de cette équipée”, a au contraire estimé le procureur, Olivier Rabot.
Le tribunal a retenu le mobile raciste, “corroboré par des messages non équivoques”. Le lendemain des faits, les policiers ont découvert, lors d’une perquisition chez Milinov, deux drapeaux à l’effigie de Génération identitaire, et une bannière du groupe nationaliste serbe Tchetniks. Les enquêteurs ont aussi retrouvé dans son téléphone une boucle Telegram relatant la soirée, avec le terme de “bougnes” pour désigner les victimes, et surtout une référence au drame de Crépol (Drôme), dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, source de tensions et de manifestations d’extrême droite.
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