Faits saillants de l’actualité :
– Missak et Mélinée Manouchian doivent entrer au Panthéon le 21 février.
– Emmanuel Macron a déjà fait entrer trois grandes figures.
– L’édifice a été une église et un temple laïc.
– Les “grands hommes” panthéonisés incluent des révolutionnaires, des politiciens, des écrivains.
– Les femmes sont également honorées, même si elles étaient exclues.
– La décision d’inhumation est prise par le président de la République.
– La personne ou ses héritiers doivent donner leur accord.
– Les critères implicites pour l’entrée incluent l’exemplarité et le combat.
Le 21 février, les résistants Missak et Mélinée Manouchian doivent entrer au Panthéon, 80 ans exactement après leur exécution par les Allemands au Mont-Valérien. C’est ainsi qu’ils rejoindront le président de la République Emmanuel Macron, qui a déjà fait entrer trois grandes figures dans la nécropole de Paris : Simone Veil, Maurice Genevoix et Joséphine Baker. En effet, après le décès de Robert Badinter le 9 février 2024, M. Macron a annoncé que l’ancien ministre ferait également son entrée au Panthéon.
Pour comprendre la signification de cette symbolique de panthéonisation et les critères de leur sélection, il faut comprendre l’importance historique du Panthéon. Ce monument devait être à l’origine une église dédiée à sainte Geneviève, patronne de Paris. Cependant, sous la Révolution française, il a été transformé en un temple laïc baptisé “Panthéon” en référence aux dieux grecs afin de célébrer les nouveaux héros de la patrie. Au fil des ans, de nombreuses personnalités ont été honorées, des révolutionnaires aux résistants et aux justes. Cependant, le Panthéon est principalement connu pour accueillir des personnalités masculines, jusqu’en 1995 lorsque Marie Curie est devenue la première femme à y être inhumée pour son travail et ses découvertes scientifiques. Depuis lors, d’autres femmes ont également été honorées, notamment les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ainsi que les personnalités politiques.
La décision d’inhumation au Panthéon est désormais prise par le président de la République, bien qu’elle ne soit pas spécifiée dans la Constitution. Cependant, il est également nécessaire que la personne concernée ou ses héritiers n’expriment pas d’opposition à cette inhumation. Un simple décret peut également acter le transfert des cendres, mais l’organisation de l’événement nécessite environ deux mois de préparatifs.
Avec Missak Manouchian, d’origine arménienne, le Panthéon accueillera donc pour la première fois un étranger. Les critères d’admission sont implicites et sont basés sur l’exemplarité de la personnalité, en accord avec les idéaux de la République, ainsi que sur la correspondance des valeurs avec celles du chef de l’Etat.
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