Faits saillants de l’actualité :

1. Le président Azali Assoumani réélu avec 57,2% des votes
2. Non reconnaissance des résultats du scrutin par l’UE, la France et les Etats-Unis
3. Des émeutes et mort d’un manifestant après l’annonce des résultats
4. Fraude lors du scrutin et nombreuses irrégularités révélées par des témoignages
5. Altération des listes des membres des bureaux de vote
6. Nombreux membres des bureaux de vote absents le jour du scrutin
7. Opposition accusée de nouveaux membres des bureaux de vote d’être pro-Azali

Malgré sa réélection à la tête des Comores avec 57,2 % des suffrages, Azali Assoumani est en mal de légitimité. Un mois après le scrutin du 14 janvier destiné à désigner le président de l’archipel et les gouverneurs des trois îles, ni l’Union européenne (UE), ni la France, ni les Etats-Unis n’ont reconnu les résultats publiés. Ils n’ont pas non plus félicité l’ancien colonel putschiste, qui est également président en exercice de l’Union africaine (UA) jusqu’au sommet de l’organisation, qui doit se tenir les 17 et 18 février.

Après l’annonce des résultats provisoires et d’un taux de participation de 16,3 % (revu et augmenté à 56 % le 24 janvier), des émeutes ont paralysé l’archipel pendant deux jours et entraîné la mort d’un manifestant. Les recours déposés par les candidats d’opposition auprès de la Cour suprême, dont les membres ont été nommés par le pouvoir, n’ont pas abouti. Mais Le Monde a pu consulter des documents et recueillir des témoignages qui prouvent qu’une fraude a bien été organisée par le pouvoir lors du scrutin, entaché de nombreuses irrégularités.

La première pomme de discorde concerne la nomination des 4 340 membres des bureaux de vote, chargés d’assurer le bon déroulement du scrutin. Pour participer, ces derniers devaient attester d’un certain niveau d’études, suivre une rapide formation et prêter serment avant d’officier. Or, dans certains cas, les listes établies à l’avance par les commissions électorales communales, comme prévu par la loi, ont été arbitrairement altérées, sans justification et au dernier moment, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

C’est le cas à Fomboni, la capitale de l’île de Mohéli. Le Monde a pu établir que seuls 42 des 105 membres des bureaux de vote initialement inscrits sur les listes étaient présents le jour du vote. “J’ai fait la formation et je devais récupérer mon badge, mais la CENI ne m’a jamais appelée. Une femme [que je ne connais pas] m’a remplacée et a officié à ma place dans mon bureau de vote,” raconte une habitante de Fomboni qui ne souhaite pas être identifiée de peur de représailles.

Contactée par Le Monde, la CENI ne dit pas comment ont été nommés les 63 nouveaux membres des bureaux de vote de cette ville présents le jour du scrutin, mais parle de “d’habituels faux bonds de dernière minute” pour justifier les incohérences dans les listes. L’opposition accuse ces nouveaux membres d’être exclusivement issus du parti présidentiel, la Convention pour le renouveau des Comores.

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