Faits saillants de l’actualité :
– 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort
– Robert Badinter raconte le vote de l’abolition au Sénat
– Le vœu d’une « abolition pure, simple et définitive » se réalise
– Sentiment particulier fort après la disparition de la peine de mort
– Robert Badinter est mort, accompli sa mission avec plénitude.
– Passions conjointes d’histoire et de justice, archives aux combats
– Bureau orné des traces des combats passés et actuels
– Contribution à l’œuvre de justice, tels que recours individuel
– Dernier ouvrage, Vladimir Poutine. L’accusation, écrit avec Bruno Cotte
En 2021, en l’honneur du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter raconte dans une interview donnée à Sylvie Humbert, Hervé Leuwers et d’autres pour leur livre “Les Chemins de l’abolition de la peine de mort. De Cesare Beccaria à Robert Badinter” (La Documentation française, 2023), la journée du 30 septembre 1981. Au moment du vote de l’abolition au Sénat, il se trouve à la place où Victor Hugo siégeait dans l’hémicycle. Quand le résultat du vote est annoncé, il pose sa main sur la plaque commémorative de l’écrivain, comme pour sentir sa présence. Il est 12h50. À cette date, le vœu d’une “abolition pure, simple et définitive” se réalise enfin. Il conclut l’interview d’une voix presque murmurée : “Il faisait beau, ce matin; le brouillard était dissipé… Je suis sorti du Sénat, j’ai parcouru le jardin du Luxembourg où il y avait des enfants qui étaient là et jouaient, je me suis assis et je les ai regardés, j’ai eu un sentiment particulier si fort… la peine de mort n’existait plus, c’était fini.”
Robert Badinter nous quitte aujourd’hui après avoir accompli sa mission avec le même sentiment de plénitude. Avocat familier des prétoires, il fait de l’histoire judiciaire, de ses rites et de ses acteurs sa passion prédominante. Il lie le goût des archives aux combats de son temps. Son bureau est orné des traces des combats d’hier et d’aujourd’hui comme le décret de l’abolition de l’esclavage en 1791, la Déclaration des droits de l’homme et le “J’accuse” de Zola. Il a également contribué à des textes importants tels que le recours individuel permettant aux citoyens de saisir la Cour européenne des droits de l’homme en 1981 et le protocole de la Convention européenne qui interdit le rétablissement de la peine de mort en 1986. Il était passionné par la justice et le droit, et a rappelé que la paix passe par la justice.
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