Faits saillants de l’actualité :
1. Samir Manaa, ami de Radouane Lakdim devant la cour d’assises spéciale de Paris le 5 février 2024.
2. Premieres semaines consacrées à la présentation de l’enquête et aux témoignages des parties civiles.
3. Quatre accusés interrogés entre le lundi 5 et le vendredi 9 février.
4. Les accusés se sont montrés variés dans leur profil.
5. La justice antiterroriste vise à rendre tout individu radioactif.
6. La peine encourue est trente ans de réclusion criminelle.
7. Samir Manaa n’est pas radicalisé et n’est même pas croyant.
8. Il a accompagné Radouane Lakdim pour l’achat d’un couteau.
9. C’est avec ce couteau que le terroriste égorgera le colonel Arnaud Beltrame.
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Samir Manaa, ami proche de Radouane Lakdim, était devant la cour d’assises spéciale de Paris le 5 février 2024 pour comparaître dans l’affaire des attentats de Trèbes et de Carcassonne. Après deux semaines de procès consacrées à la présentation de l’enquête, à l’audition des témoins et aux témoignages des parties civiles, le tribunal a commencé à interroger les sept accusés renvoyés devant lui. Quatre d’entre eux ont été entendus la semaine dernière, les trois derniers le seront la semaine prochaine.
Le procès a offert un échantillon rare de la variété des profils et des comportements susceptibles d’être attrapés par l’AMT, l’« association de malfaiteurs terroriste ». Contrairement à la « complicité d’assassinats terroristes », l’AMT ne suppose pas que les accusés aient été au courant du projet criminel de Radouane Lakdim. Il suffit qu’ils l’aient soutenu, matériellement ou moralement, en ayant conscience qu’il était susceptible de commettre un attentat, sans nécessairement avoir partagé son idéologie.
L’AMT vise à rendre radioactif tout individu radicalisé, en brisant les solidarités de quartier et les complaisances amicales ou familiales. Elle provoque parfois à l’audience un sentiment de décalage entre la peine encourue – trente ans de réclusion criminelle – et la nature des faits reprochés aux accusés.
Samir Manaa n’est pas radicalisé. Il n’est même pas croyant. Mais il était un ami proche de Radouane Lakdim. Son AMT à lui se fonde sur un événement anodin, l’achat d’un couteau à la demande de Radouane Lakdim. Deux semaines plus tard, c’est avec cette arme que le terroriste égorgera le colonel Arnaud Beltrame dans le Super U de Trèbes.
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