Faits saillants de l’actualité :

1. Judith Godrèche affirme avoir été violée, psychologiquement et physiquement par un réalisateur.
2. Elle a porté plainte pour “viols avec violences sur mineur”.
3. Benoît Jacquot, le réalisateur accusé, nie avec force toutes les accusations.
4. Le traumatisme sexuel a longtemps empêché la parole à l’actrice.
5. Benjamin Jacquot déclare que sa relation avec l’actrice était amoureuse.

Le samedi de janvier, Judith Godrèche était attendue pour dîner, mais elle n’arrivait pas à quitter son lit. Transie de froid alors qu’il faisait chaud dans sa chambre, elle se précipita aux toilettes et, selon son récit, vomit. L’actrice était en état de choc suite au visionnage d’un extrait d’un documentaire du psychanalyste Gérard Miller qui circulait sur les réseaux sociaux. Dans cet extrait, un réalisateur français évoque sa pratique cinématographique comme un “trafic illicite de mineurs”, ainsi que la jalousie de ses pairs lorsqu’il consomme ses jeunes comédiennes et son syndrome de “Barbe bleue”.

Ce court extrait emporta les dernières résistances de la conscience de Judith Godrèche, celles qui s’effritaient depuis des décennies pour prévenir l’effraction mentale du traumatisme sexuel et pour protéger l’enfant de 14 ans qu’elle était sous la coupe de Benoît Jacquot, 39 ans. Sa psyché bataillait avec la figure de cet homme de presque trois fois son âge à l’époque, qui avait fondu sur elle adolescente. A 51 ans, le voile se déchira définitivement, quelques semaines après la diffusion d’une série qu’elle avait réalisée pour Arte, “Icon of French Cinema”, dans laquelle elle avait commencé à évoquer sa jeunesse, sans tout dire encore.

Rencontré par Le Monde, Benoît Jacquot nie l’ensemble de ces accusations et insiste sur le caractère “amoureux” de cette relation longue, dénuée selon lui de brutalité et de prédation. Héritier de la Nouvelle Vague, le réalisateur, 77 ans, est une figure majeure du cinéma indépendant français, auteur d’une trentaine de films. En 2013, son film “Les Adieux à la reine” a remporté trois Césars.

La semaine précédente, Judith Godrèche s’est rendue chez son avocate, l’épaule cisaillée par l’anse de son sac rempli de dizaines de livres, photos, magazines et lettres qu’elle apportait comme preuves. Elle a tout posé sur le bureau et a également sollicité un rendez-vous afin de porter plainte pour “viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans” commis par personne ayant autorité – un crime passible de vingt ans de réclusion, même si, dans son cas, il est probablement frappé de prescription.

Il s’agissait d’une étape décisive pour Judith Godrèche, puisqu’elle a pleuré pour la première fois de toute sa vie pour la violence qu’elle a subie.

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